Cinq conseils pour créer une culture du consentement
Cinq conseils pour créer une culture du consentement

Mise en garde concernantle contenu : cet article traite de l’agression sexuelle.  

 

C’est la rentrée! La plupart des collèges et universités proposant ànouveau des cours en présentiel, de nombreux étudiants et étudiantes seront surle campus pour la première fois, ou pour la première fois depuis quelquesannées. Les premières semaines d'école sont censées être passionnantes, avec denouveaux visages, de nouveaux horaires et beaucoup à apprendre.  Mais une chose dont les étudiantes etétudiants ne devraient jamais avoir à s'inquiéter sur un nouveau campus, c'estla violence sexuelle, qui, statistiquement, est plus susceptible de se produireau cours des huit premières semaines d'école.

La violence sexuelle est un problème systémique. Il est de notreresponsabilité collective de rendre les campus (plus) sûrs par l'actioncommunautaire, toujours dans le cadre d'une approche intersectionnelle quitient compte des répercussions différentes de la violence sexuelle pour lespersonnes en fonction des oppressions auxquelles elles font face.

Voici cinq façons dont nos communautés peuvent travailler ensemble pourcréer une culture du consentement – parce que la chose la plus effrayante enseptembre devrait être les examens de mi-trimestre.

 

1)   Mettez en pratiquele consentement au quotidien.

Avant tout, nous devons reconnaître que la culture du viol estomniprésente sur nos campus, dans nos communautés et au sein de la société dansson ensemble.  Dans ce contexte, nouspouvons créer une culture du consentement qui permet d'éviter que la violencesexuelle ne se produise en premier lieu.

En 2022, nous pourrions être surpris d’apprendre que denombreuses personnes ne comprennent pas pleinement ce que signifie leconsentement. En Ontario, seulement 90,5 pour cent des étudiants de sexemasculin affirment que le consentement doit être donné à chaque étape d'unerelation sexuelle. Oups! Donc, pour les personnes à l'arrière, le consentementest un consentement affirmatif, ce qui signifie que « oui veut direoui »! et qu'il s'applique à chaque étape d'une relation sexuelle.  S'il n'est pas clair comme de l'eau de rocheque toutes les parties sont 100 pour cent d'accord – et dans l'étatd'esprit d'accorder le consentement – c'est une agression.  C'est aussi simple que cela.

Quelle est donc notre première étape? En tant que communauté, nous devonsnormaliser le consentement. Parlons-en avec nos amis, dans nos salles de cours,avec l'administration (pourquoi pas une formation obligatoire sur leconsentement pour tous les nouveaux étudiants et étudiantes?).). Et passeulement dans les situations sexuelles, mais dans tous les aspects de notrevie. Mettre en pratique le consentement est un engagement permanent à demanderaux personnes qui nous entourent ce dont elles ont besoin. Nous sommes tousresponsables de la création d'une culture du consentement.

 

2)   Sachez que desmesures de soutien existent.

Dès le début de l’année, il est important de réserver du temps pour connaître les servicesde soutien offerts tant sur le campus que hors campus. Votre campus a-t-il une politique enmatière d’inconduite sexuelle? Est-elle facile d’accès? Une telle politiqueveille à ce que les survivantes et survivants — et leurs défenseurs — sont enmesure de découvrir quelles ressources conviennent le mieux ces survivantes etsurvivants et quand ils en ont le plus besoin.  L'élément central est toujours le confort dela survivante ou du survivant – elle ou il doit déterminer le soutien qui luiconvient le mieux.

 

3)   Participez etcréez une communauté.

L’automne dernier, l’Université Western a fait face à un examen majeuraprès unesérie d'agressions sexuelles commises pendant la semaine d’accueil auxétudiantes et étudiants. En réponse, des milliers d’étudiantes et d’étudiantsont débrayé afin de manifester contre la misogynie et la culture du viol sur lecampus. La violence sexuelle n’est pas un problème individuel, elle nousaffecte toutes et tous. Plus nous nous soutiendrons mutuellement, plus nousserons efficaces dans la création de structures qui assurent notre sécuritémutuelle.

Au cours de vos premières semaines d’école, essayez d’assister auxprogrammes et activtés organisés par le campus afin de soutenir l’enrayement dela violence sexuelle, comme la marche La rue, la nuit, femmes sans peur. La plupart desétablissements ont des bureaux de soutien en matière de prévention de la violencesexuelle qui offrent des programmes permanents et des activités communautaires.Tentez de participer et nouez de nouvelles amitiés géniales!

4)   Repensez lanature de la sécurité.

Notre perception culturelle de la sécurité a fortement évolué au coursdes dernières années. Ce qui semble sûr pour une personne ne l'est pasnécessairement pour une autre.  Noussavons que les personnes déjà marginalisées font face à la violence sexuelle demanière disproportionnée.

Alors qu’une femme sur sept déclare avoir été victime d’une agression sexuelledans les collèges et universités canadiens, « ces expériencessont plus fréquentes et plus violentes pour les femmes et pour les étudianteset étudiants intergenres, des minorités sexuelles, autochtones, noirs, decouleur et en situation de handicap. »

Nous devrions écouter les personnes les plus touchées lorsque nousparlons des mesures que nous pouvons prendre pour créer des espaces (plus)sûrs. N'oubliez pas que la plupart de nos espaces physiques et numériques n'ontpas été conçus en tenant compte de l'intersectionnalité. Discutez avec lesleaders étudiants pour faire pression en vue de structures de campus (plus)sûres et plus accessibles, incluant d’autres options à la surveillance et aux équipes desécurité de type policier.

 

5)   Utilisez votrevoix.

 L’éducation postsecondaire consiste à apprendre, tant dans la salle de coursqu'en dehors.  Si votre amie ou ami ditquelque chose de blessant, faites-le lui savoir. Cela peut sembler gênant surle coup, mais c'est en fait un acte de diligence. Responsabilisons-nousmutuellement en nous opposant à l’humiliation des salopes et à laculpabilisation de la victime, qui perpétuent la culture du viol.

Faites confiance à votre instinct. Lorsqu'ils sont témoins d'uncomportement sexualisé non désiré, 91 pour cent des femmes et 92 pourcent des hommes n'interviennent pas, pour diverses raisons : ils ne sesentent pas à l'aise pour intervenir (48 pour cent), ils craignent desconséquences néfastes (28 pour cent) ou ils craignent pour leur sécurité(18 pour cent). Si vous avez l'impression que quelque chose cloche, c'estprobablement le cas. La pression sociale est une réalité, mais vous n'exagérezjamais si vous exprimez une préoccupation ou si vous vous sentez en danger.

 

Nous pouvons tous faire entendre notre voix de multiples façons, enpersonne, en ligne, par le biais de manifestations ou de pétitions, sous laforme qui nous semble la plus convenable. Les efforts deprévention sur le campus nécessitent un meilleur financement et l'écoute desappels des leaders étudiants. Dites à votreadministration que cela est important pour vous! N'oubliez pas que cesétablissements sont censés être à votre service et que vous méritez d'avoirvotre mot à dire sur la façon dont ils abordent les problèmes urgents qui ontdes répercussions sur nos campus.

Share