Déclaration publique sur la reconnaissance de l'État Palestinien par le Premier Ministre Carney
Déclaration publique sur la reconnaissance de l'État Palestinien par le Premier Ministre Carney

Récemment, le premier ministre Mark Carney a annoncé que le Canada pourrait reconnaître l'État palestinien lors de l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) en septembre, si certaines conditions étaient remplies. Les engagements attendus comprennent la tenue d'élections démocratiques en 2026, la démilitarisation de Gaza et la mise en œuvre d'autres réformes démocratiques par l'Autorité palestinienne.

Bien qu'il s'agisse d'un moment important en apparence, il est important de replacer dans son contexte le fait que de nombreux autres pays, dont la France, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne, ont déjà fait de telles promesses sans exiger aucun engagement de la part de la Palestine. Ces exigences du gouvernement canadien portent atteinte à l'autodétermination du peuple palestinien.

Ce geste symbolique doit également être considéré à la lumière d'autres développements inquiétants récemment annoncés, notamment le projet de loi C-2, appelé « Strong Borders Act » (loi sur le renforcement des frontières). Cette loi omnibus restreint considérablement l'accès à l'asile en rendant inéligibles à une audience les personnes présentes au Canada depuis plus d'un an et en accordant des pouvoirs étendus pour suspendre les documents d'immigration, partager des données personnelles entre les agences et renforcer la surveillance. Les défenseurs des droits humains avertissent que ces mesures portent atteinte aux libertés civiles, à la protection des réfugiés et aux obligations du Canada en vertu du droit international.

Dans l'ensemble, la reconnaissance conditionnelle de la Palestine, le soutien continu à la violence étatique israélienne et les nouvelles lois strictes en matière d'immigration révèlent la volonté du gouvernement de privilégier le contrôle étatique au détriment des droits humains.

Sans changements politiques substantiels, ce revirement public semble n'être qu'un geste symbolique vide de sens qui sert à détourner l'attention des investissements matériels que le gouvernement continue de fournir à Israël. Avec la reconnaissance de l'État palestinien et le génocide en cours, nous devons continuer à exiger le désarmement et le retrait des fonds nécessaires à Israël.

Au cours des dernières années, des étudiants de tout le Canada ont manifesté leur soutien à la Palestine, condamnant la complicité du gouvernement canadien dans le génocide israélien, et ont été victimes de représailles violentes, tant physiques que juridiques et académiques. Les étudiants ont une fois de plus prouvé qu'ils étaient du bon côté de l'histoire, en demandant des comptes aux gouvernements nationalistes impérialistes. La Fédération canadienne des étudiants exige plus que des gestes coloniaux vides de sens et appelle à un désinvestissement matériel immédiat d'Israël, à la fin de la complicité dans les violations des droits humains et à un système d'immigration et de réfugiés fondé sur la justice, et non sur le contrôle.

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