Déclaration Sur Le Projet de Loi C-2 Et L’Impact Des Conflits Mondiaux Sur Les Étudiants
Déclaration Sur Le Projet de Loi C-2 Et L’Impact Des Conflits Mondiaux Sur Les Étudiants

DÉCLARATION SUR LE PROJET DE LOI C-2 ET L'IMPACT DES CONFLITS MONDIAUX SUR LES ÉTUDIANTS

Ces dernières années, nous avons observé une augmentation de la violence mondiale, de l'agitation civile, des manifestations étudiantes et communautaires et des violations massives des droits humains et civils, le tout dans un milieu politique en plein changement. Au cours de cette période, nous avons également assisté à une augmentation massive de la solidarité communautaire. Les étudiants, les élus communautaires et les élèves ont protesté dans la rue pour défendre leurs valeurs et leurs droits à la liberté de parole et d'expression, leurs droits de vivre et de se sentir en sécurité, protégés par leurs propres représentants et dirigeants élus. Pourtant, pour chaque pas en avant, nous avons souvent l'impression de faire plusieurs pas en arrière. Malgré cela, le mouvement étudiant reste résilient et continue à aller de l'avant dans la lutte pour la justice et la libération.

Le 3 juin 2025, le gouvernement du Premier ministre Mark Carney a présenté le projet de loi C-2, également connu sous le nom de Loi sur la solidité des frontières. La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE) s'oppose fermement à l'érosion des libertés civiles et des droits des étudiants proposée par le projet de loi C-2, la dernière tentative du gouvernement fédéral d'étendre les pouvoirs de surveillance et de maintien de l'ordre sous le couvert de la sécurité publique et nationale. En cette période d'agitation mondiale, les étudiants et les familles se sentent en danger, surveillés et ciblés.

Le projet de loi C-2 est une menace pour les étudiants, la dissidence et les droits démocratiques.

Ce projet de loi propose d'élargir considérablement les pouvoirs des agences d'application de la loi et d'intelligence, en affaiblissant les droits de protester, de s'organiser et de s'exprimer, en particulier pour les communautés marginalisées. Pour les étudiants - en particulier les étudiants internationaux, les étudiants racisés et ceux qui sont engagés dans l'organisation politique - ce projet de loi représente une menace effrayante.

Nous avons déjà été témoins de la surveillance et de la criminalisation disproportionnées d'étudiants manifestant en solidarité avec la Palestine et appelant au désinvestissement de la guerre et de l'occupation. Ce projet de loi ferait monter cette répression et créerait un dangereux précédent pour la suppression de l'engagement politique sur nos campus et dans nos communautés.

Le projet de loi C-2 ouvre la porte à l'accès sans mandat aux dossiers médicaux, aux hôtels et aux cliniques d'avortement, ce qui constitue une atteinte manifeste à la vie privée et à l'autonomie du corps. Cette loi met directement en danger les survivantes de violences domestiques et sexuelles qui comptent sur les cliniques et les refuges pour assurer leur sécurité, leur discrétion et leur vie privée.  En supprimant ces protections, le gouvernement envoie un message alarmant : même les plus vulnérables ne sont plus en sécurité. Si les survivants ne peuvent pas compter sur le respect de leur vie privée, qui d'entre nous peut vraiment le faire ?

L'impact des guerres mondiales et des génocides sont sentis dans nos salles de classe, nos communautés et nos maisons.

Alors que la violence continue de déplacer, de traumatiser et de marginaliser les populations du monde entier, les étudiants ne sont pas en sécurité. Les étudiants internationaux originaires des régions touchées doivent faire face à des conditions impossibles : ils sont confrontés au chagrin, à la peur et à l'incertitude tout en étant forcés de payer des frais exorbitants, de respecter des conditions de visa rigides et de faire face au silence ou à la complicité des institutions. Le manque de logements abordables, de soutien en matière de santé mentale et de protection juridique ne fait qu'aggraver la crise.

Pendant ce temps, les étudiants qui s'organisent en solidarité sont confrontés au contrecoup des institutions, à la diffamation des médias et aux menaces de la communauté. Nous ne pouvons pas parler d'équité, de sécurité ou d'inclusion dans l'enseignement supérieur tout en ignorant les forces mondiales de l'impérialisme, du militarisme et du colonialisme de peuplement qui façonnent nos environnements d'apprentissage et nos expériences vécues.

Nous appelons à:

  1. Le retrait immédiat du projet de loi C-2. Nous demandons à tous les étudiants, professeurs et alliés de contacter leurs membres du parlement et d'exiger le rejet de ce projet de loi et de toute tentative de criminaliser la dissidence.

  2. La protection des manifestations étudiantes et de l'organisation politique. Les institutions postsecondaires doivent affirmer leur engagement en faveur de la liberté académique, protéger les étudiants confrontés à la répression et mettre fin à tous les partenaires complices de la guerre, de la surveillance et de l'occupation.

  1. Soutien et sécurité pour les étudiants internationaux. Cela inclut des services de santé mentale, un financement d'urgence, une flexibilité des visas et des voies d'accès à la résidence permanente pour les étudiants originaires des régions touchées par la guerre.

  2. Désinvestissement de la guerre et du militarisme. Les universités canadiennes doivent mettre fin à leurs liens avec les fabricants d'armes, la recherche militaire et les entreprises complices de l'occupation et du déplacement de populations.

  3. Solidarité et mobilisation inter-campus. Nous appelons les syndicats étudiants, les groupes de campus et les mouvements de base à se mobiliser dans une résistance collective - par le biais d'enseignements, de démonstrations, de pétitions et d'efforts de lobbying.

Take Action

  1. Envoyez une lettre à votre député : L'Alliance des travailleurs migrants a créé une pétition destinée au bureau de votre député. Défendez votre statut aujourd'hui
  2. Envoyez un message au Premier ministre Carney : Rejoignez des milliers de personnes et envoyez un message direct au Premier ministre Mark Carney. Les migrants sont l'épine dorsale de l'économie canadienne et méritent d'être entendus et protégés.

En ce moment de crise mondiale, nous, comme étudiants, refusons de rester les bras croisés - nous ne sommes pas des spectateurs - nous sommes le mouvement. Nous ne serons pas mis au silence. Nous ne serons pas criminalisés. Ensemble, nous résistons à la répression, nous sommes fermes dans notre lutte pour la justice et nous exigeons un avenir ancré dans la libération, la dignité et la paix.

Les étudiants, globalement unis, ne seront jamais vaincus !

En solidarité,

La Fédération canadienne des étudiants

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